samedi 14 août 2010

MAPUCHES EN RESISTENCIA DESDE HACE 5 SIGLOS

Les prisonniers indigènes en grève de la faim pour protester contre une loi anti-terroriste

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Un manifestant Mapuche aux prises avec la police. Photo postée sur Flickr by antitezo.

Arrêtés au motif de la loi anti-terroriste de l’ère Pinochet, 14 indigènes Mapuche du Chili sont en grève de la faim dans le sud du pays depuis le 12 juillet. Au total, ils sont 31 détenus dans les prisons de Concepción, Angol, Temuco et Valdivia.

La loi anti-terroriste permet aux tribunaux militaires de juger des civils, et d'auditionner des témoins "protégés" dont les témoignages sont entendus et enregistrés de manière anonyme. Largement appliquée au cours des 17 années de dictature de Pinochet, les manifestants affirment que la loi est injustement utilisée contre eux. Cette dernière a été critiquée par Human Rights Watch.

Si les Mapuche réclament principalement le retrait de cette loi, ils exigent aussi des droits de propriété et la fin de la persécution dont ils sont victimes de la part des autorités.

Contributeurs

"Mon fils a été arrêté il y a 15 mois à cause de la loi antiterroriste et n’a toujours pas été inculpé"

Juana Reiman est la mère de José Huenuche, un des manifestants en grève de la faim à Concepción.

Mon fils a été arrêté il y a 15 mois à cause de la loi antiterroriste et n’a toujours pas été inculpé. C’est pourquoi les prisonniers ont décidé de se mettre en grève de la faim. Cette loi est injuste. Nous ne voulons pas seulement le retrait de la loi, nous voulons aussi mettre fin à l’impunité avec laquelle la police agit. Les forces de l'ordre cherchent l'affrontement, c’est pour cette raison que mon fils est en prison bien qu’il n’ait rien fait de mal.

Ils ont tous perdu beaucoup de poids et leurs visages sont émaciés. Nous n’avons pas de docteur dans la prison, donc nous ne savons pas à quel point ils sont affaiblis. Cependant, le gouvernement et les tribunaux ne disent rien. La presse reste aussi silencieuse, comme à son habitude.

Dans le sud, où je vis, la situation des Mapuche est différente des autres Chiliens. Nous sommes des gens pauvres, nous n’avons pas accès aux mêmes biens qu’eux, y compris des ordinateurs pour nous faire entendre. Même les Mapuche qui ont émigrés dans les villes dans l’espoir d’améliorer leur vie, se sont retournés contre nous et nous nous sentons discriminés.

Notre combat dure depuis longtemps, des siècles et des siècles. Nous voulons que nos droits de propriété sur nos terres soient reconnus. Mais avant, nous voulons que les prisonniers politiques soient relâchés et que la loi anti-terroriste soit abandonnée."



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