jeudi 24 septembre 2009

Diario El Siglo dans la fete de l'humanite en Paris

Les élections présidentielle et législative du 13 décembre 2009 donnent l’occasion au Parti Communiste et aux forces de progrès, d’entamer un nouveau combat et de faire un pas vers la démocratisation du pays. Les conditions politiques de cette bataille sont complètement différentes de la précédente lutte électorale. En effet, depuis l’élection de Michelle Bachelet, l’avancée de luttes sectorielles a été substantielle. Les étudiants et professeurs contre la LOCE, les travailleurs des compagnies forestières pour leurs conditions de travail, les mineurs du cuivre pour les salaires, les mapuches pour leurs revendications ancestrales, les propriétaires d’habitations endettés, les collectifs pour les droits de l’homme, la bataille politique contre la binominale, etc. constituent quelques exemples de la dynamique créée depuis quatre ans. La coalition au pouvoir, la Concertation, n’a pas voulu répondre positivement à l’espoir des Chiliens. Les gens n’attendent plus rien de cette coalition. La corruption, les réseaux d’influence, le mépris des gens et le manque de solution aux problèmes sont venus épuiser le capital confiance que les gens avaient mis dans la Concertation. Les nombreuses désertions d’élus de cette coalition ont favorisé l’apparition d’aussi nombreuses listes électorales dissidentes.
Les partis de gauche, hors Concertation, se sont réunis autour d’un programme rédigé en commun. Jorge Arrate, ex-ministre d’Allende, a été élu, dans les assemblées communales de la gauche unie, comme candidat présidentiel du Juntos Podemos et Frente Amplio. Malheureusement, tous les partis et mouvements de gauche n’ont pas compris l’urgence à converger pour créer une alliance unitaire anti libérale. Cependant, il est encore temps de réaliser cette union.
Le Parti Communiste pense que le meilleur candidat à la présidence de la République est Jorge Arrate. Il est aussi, à gauche, le mieux positionné. Son programme tient compte des attentes du peuple chilien oubliées du gouvernement actuel. D’après les communistes, Jorge Arrate est le digne représentant de l’héritage de lutte que nous a légué Salvador Allende. Le Parti Communiste appelle toute la communauté chilienne en France à soutenir le programme de gouvernement qui prévoit de redonner le pouvoir au peuple chilien, y compris à ceux qui sont en exil, à travers l’exigence du droit de vote aux expatriés et la création d’une Assemblée Constituante pour rédiger une constitution légitime.
Le changement est possible dès maintenant, c’est le sens de l’initiative de J. Arrate d’installer une quatrième urne le jour de l’élection présidentielle, afin de consulter les citoyens sur la nécessité de changer la constitution pinochetiste.
Le changement est possible dès aujourd’hui aussi grâce aux accords électoraux passés entre la Concertation et le Juntos Podemos. Accords soutenus par J. Arrate, dans l’optique de rompre l’exclusion créée par le système électoral binominal et de réduire la surreprésentation de la droite au parlement chilien.
Par ailleurs, la situation en Amérique Latine (AL) a subi un brusque changement de contexte avec la décision des Etats-Unis de reprendre en main la région. En effet, l’occupant de la Maison Blanche considère, tout en ayant un discours progressiste, que les processus de changement sont allés trop loin dans leur lutte pour leurs souverainetés et indépendances. D’autant plus si l’on tient compte de l’indéniable réussite de la politique économique de récupération des ressources naturelles en faveur des peuples. Pour les Etats-Unis l’enjeu est de taille. Comme disait Kissinger, à son époque, « nous devons nous défaire d’Allende ou nous n’aurions aucune crédibilité pour le reste du monde ». La mise en place de la IVème flotte américaine, qui patrouille au large des côtes d’AL, le coup d’Etat contre Zelaya au Honduras et surtout l’installation de sept bases militaires en Colombie sont autant de menaces pour les mouvements démocratiques. Les principaux alliés de l’empire se révèlent être, encore une fois, les oligarchies et les bourgeoisies locales et leurs multiples pouvoirs de fait (économique, mitaire, médiatique, etc.).
Au
Chili, face à la tentative des héritiers de Pinochet de prendre le pouvoir, notre meilleure contribution à la lutte pour la souveraineté et l’indépendance du continent sera l’obtention des meilleurs résultats de la gauche dans la campagne électorale.Tout en empêchant le candidat inconditionnel de la Colombie et des USA de prendre, cette fois-ci par les voix, le palais de la Monnaie. Le peuple chilien est en attente depuis longtemps. Le temps est venu de créer une alternative au système.
Coordinateur du Parti Communiste du Chili en France Paris, 4 septembre 2009

ARRATE PROPOSE L’INSTALLATION D’UNE QUATRIEME URNE POUR L’ELECTION

« Profiter de l’élection présidentielle et législative pour installer une urne supplémentaire signifie donner l’opportunité aux citoyens de se prononcer sur leur volonté ou non d’une nouvelle Constitution » a dit Jorge Arrate, le candidat présidentiel de « Juntos Podemos » (Ensemble nous pouvons), alliance politique composée de la Gauche Chrétienne, du Parti Communiste, du Parti Socialiste Allendiste et des Indépendants de Gauche. Jorge Arrate a fait ces déclarations après une réunion avec le Ministre de l’intérieur, Edmundo Pérez Yoma, à qui il a proposé l’installation d’une quatrième urne lors de l’élection présidentielle de décembre.

D’après le candidat de la gauche, cette initiative n’a pas reçu de réponse, mais il a cependant observé une oreille attentive du


gouvernement. « Je ne peux pas vous dire que le ministre se soit prononcé, car il ne l’a pas fait, il va étudier l’idée, mais il a été très réceptif à notre demande ». Le candidat a précisé qu’ « il n’y a eu aucun engagement, mais il est évident que c’est une question qu’il faut résoudre rapidement, parce que les élections sont prévues dans un peu plus de quatre mois et qu’il est essentiel de profiter au maximum du déploiement de notre système électoral qui implique des dépenses importantes.
Par ailleurs, différentes organisations sociales et politiques se sont incorporées au mouvement citoyen pour exiger la tenue d’une assemblée constituante, qui s’engage à informer, éduquer, manifester, organiser et appuyer toute initiative qui chercherait à articuler tous les mouvements et toute action de la société civile afin qu’une fois pour toutes s’obtienne apparaisse une exigence unique et transversale. »

JORGE ARRATE: CANDIDAT DE LA GAUCHE UNIE

Pour l’élection présidentielle de décembre 2009, Jorge Arrate, candidat de la Gauche Unie, est le seul à avoir présenté un programme élaboré par plus d’une centaine d’assemblées locales de gauche avec la participation de militants et sympathisants des partis socialistes allendistes, communiste, chrétien, humaniste et indépendant. Dans son programme appelé « Démocratiser le pouvoir et en finir avec la discrimination », J. Arrate prend 7 engagements développés dans 21 mesures à mettre en place dès sa première année de gouvernement. Voici les principaux traits.
La transition vers la démocratie n’a pas modifié le régime politique d’exclusion, ni amélioré le sort des grands secteurs de la population marginalisés par le modèle économique.
La droite sous la dictature de Pinochet nous a imposé par la force et légué la Constitution de 1980 laquelle a seulement été maquillée par la Concertation (Coalition de partis qui gouverne le pays depuis 1990).
J. Arrate propose la transformation des institutions et de la société pour abattre les barrières politiques, économiques et sociales qui divisent les Chiliens et empêchent le développement.


LE PROGRAMME DE GOUVERNEMENT DE J. ARRATE COMPTE DEVELOPPER LES AXES SUIVANTS :



Construire une démocratie élargie, en redonnant le pouvoir au peuple, en appelant à la création d’une Assemblée Constituante pour l’élaboration d’une nouvelle Constitution
Incorporer à la vie politique du pays un maximum de participants notamment les jeunes à tous les niveaux, politiques, sociaux, syndicaux, etc.
Encourager une stratégie de développement de croissance économique décentralisé, respectueuse de l’environnement et élargie à d’autres secteurs dont les produits aient de la valeur ajoutée.
Réduire les inégalités sociales et régionales en distribuant les fruits de la croissance économique.
Travailler pour un secteur public fort, efficace, régulant le marché, contrôlant les monopoles et créateur d’entreprises.
Démocratiser l’éducation, la santé et la prévision qui, nationalisées, couvriront l’ensemble de la population.
Terminer avec la discrimination centenaire, culturelle et économique des populations indigènes.

Lutter contre toute forme de corruption en coupant toute sorte d’association d’intérêt entre la politique et les affaires.
Nationaliser les ressources naturelles telles que le cuivre et l’eau, pour que leur exploitation, aux mains de multinationales, participe à l’essor économique du pays.
Favoriser l’essor des syndicats et encourager la négociation collective afin d’améliorer le sort des travailleurs.
Protéger l’emploi qui avec la crise économique du système néolibéral continuera à se dégrader provoquant par ailleurs la diminution des salaires.
Protéger les consommateurs de l’agression usurière de la banque, grandes pharmacies et maisons de commerce.
Persister dans la défense des droits individuels et en les élargissant pour inclure les droits sociaux, économiques et culturels.
Elargir les droits de l’homme (aux domaines culturel, économique et social), en les mettant au-dessus du droit à la propriété.
Promouvoir l’autonomie reproductive des femmes et terminer avec la discrimination des options sexuelles.
Démocratiser les moyens de communication en les diversifiant politiquement et socialement.
Aider le développement des petites et moyennes entreprises responsables de la création de 80% des emplois au Chili.
Mettre en place des mesures concrètes pour terminer avec le grave problème de pollution qui affecte les grands centres de production à commencer par Santiago.
Intégrer le pays dans la grande tendance anti-néolibérale qui parcourt les pays d’Amérique Latin
Il s’agit en somme d’un nouvelle politique qui n’est pas seulement éthiquement et socialement plus juste, mais qui permettra aussi au pays de profiter intégralement de tous les potentiels économiques de ses habitants
TUER DANS LE DOS.
Eduardo Contreras*


Oeuvre d’assassins et de lâches. Et c’est ainsi qu’au sud, à quelques kilomètres de Collipulli, les carabiniers ont tué dans le dos le jeune membre de la Commune mapuche, Jaime Facundo Mendoza Collio, âgé de 24 ans, comme ils l’avaient fait précédemment pour ses frères mapuches, Matías Catrileo, Johnny Cariqueo…
Le sous-secrétaire de l’Intérieur, Patricio Rosende, face visible de la poigne de fer, sans attendre la plus légère enquête, s’est précipité pour épauler la police en uniforme. Le général de Carabiniers Cristian Llévenes, chef de la 9ème zone de La Araucania, a fait la même chose, et a ajouté son propre mensonge en affirmant qu’à l’assassin « on avait tiré sur la tête et que, s’il n’avait pas eu son casque, il aurait été tué ». Les uns et les autres ont parlé de « légitime défense », vieille litanie avec laquelle les répresseurs essaient de justifier les crimes d’Etat, et ont accusé la victime d’avoir tiré contre la police en uniforme. Des hommes des cavernes, tels que Miguel Otero et Fernando Cordero, et d’autres politiciens de droite, se sont joints au chœur qui clamait l’innocence des carabiniers. Par contre l’évêque Manuel Camilo Vial a levé la voix pour avertir que la solution au conflit mapuche ne consistait pas à apporter plus de carabiniers ou plus d’armes. La solution n’est pas la violence, ce dont on a besoin pour avancer vers une issue correcte, a-t-il dit, c’est de l’autorité morale.
Cependant, la vérité n’a pas tardé à être connue. Les expertises ont eu un résultat catégorique : une balle dans le dos qui a détruit le cœur de Mendoza et qui est ressortie par le thorax. Le jeune mapuche n’a pas pu tirer pour la simple raison qu’il n’avait pas d’arme; en plus il a été établi que l’assassin a poursuivi sa victime pour le tuer puisqu’il lui a tiré dessus d’une considérable distance, de l’endroit où ils s’étaient rencontrés. C’est clair : un crime de plus au compte des carabiniers et une nouvelle farce des autorités responsables. Il n’y a pas eu de légitime défense, mais un brutal assassinat de sang froid. Un montage de plus, comme tant d’autres dans l’histoire du pays.
Ce qui est grave dans ce fait, déjà inquiétant en lui-même, c’est sa relation avec plusieurs autres symptômes, simultanés, qui brossent un tableau dans lequel la répression va de pair avec l’impunité des coupables de crimes d’hier et d’aujourd’hui. Par exemple, la même semaine, la Cour Suprême a laissé en liberté 11 agents de la CNI qui ont torturé de manière sauvage et ont donné la mort en septembre 1986 aux inoubliables camarades José Carrasco, Felipe Rivera, Gastón Vidaurrázaga y Abraham Muskablit.
Le jugement indécent diminue de manière substantielle les peines de la haute hiérarchie de la DINA – CNI pour les mêmes délits. Le même souffle d’impunité qui se sent lorsque, depuis les sommets de l’Etat, on continue de préserver les actuels hiérarques de la fatidique Colonia Dignidad, alors que beaucoup d’entre eux, s’il y avait une justice, devraient être jugés.
Autre montage détruit, presqu’en même temps : six carabiniers de la Caserne Route de Laraquete ont été inculpés pour leur responsabilité dans un vol de bois enregistré le 11 juillet dernier dans un terrain de l’entreprise Forestal Arauco. Il s’agit du même délit qu’on avait imputé, par provocation, aux mapuches.
Entre temps, par 42 voix pour et 29 contre, la Chambre des Députés a approuvé le néfaste et inconstitutionnel projet de loi de l’Exécutif qui, entre autres matières, présume responsables des manifestations “ceux qui appellent, par les moyens de communication ou par n’importe quel autre moyen, à se réunir ou à manifester”.
Ils continuent à tirer dans le dos de la transition vers la démocratie
*Avocat. Article publié dans El Siglo (21/08/2009), et dans El Clarín du Chili avec l’autorisation de l’auteur
URGENCE A DIMINUER LA SURREPRESENTATION DE LA DROITE AU CONGRES
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Un homme politique sensé est celui qui se fixe des objectifs atteignables. C’est un bon moyen de ne pas décourager ni démobiliser ses partisans. C’est ce qu’on appelle des pas tactiques.
En attendant que les démocrates chiliens, la gauche en tête, puissent regrouper suffisamment de volontés politiques pour convoquer une Assemblée Constituante, la droite en profite pour faire passer des lois liberticides.
C’est le cas d’une loi qui vient d’être votée, celle sur les responsabilités civiles des personnes qui appellent à des manifestations publique
L’indifférence d’une partie des élus de la Concertation et la mobilisation totale de la droite ont permis le vote de cette loi à la Chambre des Députés. Le plus controversé des articles, celui de la responsabilité solidaire en matière civile des organisations qui convoquent à des manifestations dans les rues, en cas de dégradation de la propriété publique ou privée, a été adopté grâce à 38 voix pour et 33 contre.
Déjà la droite avait réussi à amender la nouvelle loi d’éducation (LGE), à tel point qu’elle ne représente aucun progrès par rapport à la loi existante (LOCE). Et pourtant, tous les acteurs sociaux concernés – étudiants, professeurs, associations de parents d’élèves, etc. -, avaient manifesté pendant des semaines dans la rue. Ils ont continué à le faire contre la nouvelle loi.
Il est évident qu’au Chili, les seules mobilisations sociales, aussi puissantes soient-elles, ne sont pas suffisantes, pour faire abroger les lois et modifier les institutions pinochetiste
Laisser le champ libre à la droite pour qu’elle continue d’édicter des lois rétrogrades en faveur du grand patronat et des multinationales ne peut être que de l’inconscience, voire de l’irresponsabilité. Le plus souvent les détracteurs du pacte électoral -entre le Juntos Podemos et la Concertation-, se retranchent derrière des positions maximalistes où leur purisme révolutionnaire, en attendant le grand jour du passage direct au socialisme, ne risque pas d’être entamé.
Ce pacte électoral est purement circonstanciel, en vue de réduire la surreprésentation de la droite au parlement, qui lui permet de dénaturer et d’imposer pratiquement toutes les lois. Incidemment il permettrait de rompre l’exclusion de forces politiques, écartées du parlement à cause de la loi électorale binominale.
Par exemple, lors du vote de la loi sur les responsabilités civiles des initiateurs de manifestations, il aurait suffi de 6 voix supplémentaires contre la loi, pour que le projet soit bloqué.
Cependant il faut bien comprendre la réelle portée que peuvent avoir les résultats de ce pacte. Si la perte de presque 10 députés pourra priver la droite de son rôle de censure et d’imposition des lois pratiqué jusqu’à maintenant, il semble difficile que le quorum des 4/7 des parlementaires, nécessaire pour engager des réformes constitutionnelles, puisse être atteint. Mais la droite perdra son pouvoir de veto et la politique de consensus aura fait son temps.
Il ne faut jamais négliger tout avancement qui irait dans le sens de la démocratisation du pays. Avec la modification de la composition du parlement et la naissance d’un projet politique de la gauche unie représentée par la candidature de Jorge Arrate, le scénario politique chilien serait complètement transformé. Celui-ci favoriserait le regroupement des démocrates pour, enfin, changer la Constitution pinochetiste.
Dans l’histoire du Chili des alliances parlementaires se sont constituées afin de voter des lois essentielles. Ce fut le cas en 1958 pour l’abrogation de la loi de défense de la démocratie, ou bien en 1971 pour voter la nationalisation du cuivre où l’unanimité fut atteinte. Dans ce dernier exemple, la droite ne pouvait pas courir le risque d’apparaître contre les intérêts nationaux.

Et pourtant, l’initiative de cette loi appartint au gouvernement d’Allende.
Si du point de vue du modèle économique il y a peu de différences entre la Concertation et la droite, ceux qui pensent que Piñera et ses compères sont inoffensifs se trompent lourdement. Les mapuches peuvent d’ores et déjà commencer à s’inquiéter car les déclarations du candidat de droite ne laissent pas de place au doute. Il manifeste vouloir appliquer encore plus fermement contre ce peuple les lois antiterroristes de Pinochet.
Autre thème où la différence risque de se faire sentir : le domaine des droits de l’Homme. En effet, Piñera a, à maintes reprises, déclaré être favorable à la fermeture définitive de ce chapitre, par une amnistie générale des coupables de crimes de lèse humanité.
De même, Piñera voit en Alvaro Uribe, le président colombien, un modèle à suivre. D’ailleurs tout le pays a pu constater que Piñera est prêt à utiliser les montages des services d’intelligence colombiens, en connivence avec la CIA, pour accuser de terrorisme, discréditer et persécuter le peuple mapuche ainsi que le Parti Communiste du Chili.
Rappelons que si le projet de loi sur les responsabilités civiles des initiateurs de manifestations a été promu par le gouvernement, il a été approuvé par les voix massives de la droite avec l’appui d’une minorité d’élus de la Concertation. On peut imaginer ce que cela serait si la droite accédait au gouvernement –l’exécutif- au Chili, le seul pouvoir qui lui échappe encore.
J.C. Cartagena
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EN 2004, APRES SIX MOIS D’ENQUETE, LA COMMISSION VALECH A ESTIME A 30 000 LE NOMBRE DE VICTIMES, DONT 3197 MORTS ET DISPARUS.


Le juge Victor Montiglio a dicté des ordres d’arrestation contre presque 150 ex-agents de la police politique de Pinochet, la DINA-CNI, en relation avec les cas de la rue Conférence et les opérations Condor et Colombo.
Le cas de la rue Conférence fait référence à la disparition de toute la direction clandestine du Parti Communiste (PC) en mai 1976. Dans ce groupe se trouvait Jorge Muñoz, l’époux de Gladys Marin. On a des indices permettant de croire qu’il aurait disparu de la Colonie Dignidad, dans le sud du Chili.
L’opération Condor, dès le milieu des années 70, fut une coordination entre les dictatures militaires d’Amérique du Sud, conseillées par la CIA afin d’éliminer des opposants.
L’opération Colombo fut un montage créé en 1975 pour couvrir la disparition de 119 opposants à la dictature la plupart membres du Mouvement de Gauche Révolutionnaire (MIR)-, qui ont combattu entre 1973 et 1990, les armes à la main.
Parmi les inculpés on compte 5 hauts-gradés, 45 sous-officiers, 14 appartenant à la Force aérienne, 11 à la Marine, 6 à la police judiciaire et 32 aux Carabiniers. Plusieurs inculpés sont des agents qui ont assuré le transport et la surveillance des prisonniers politiques. Rappelons que l’un d’entre eux, Andrés Valenzuela appartenant au Comando Conjunto, a été accueilli par la France (Mulhouse) en tant que réfugié.


Extrait d’un entretien avec le Président du Parti Communiste du Chili au sujet de l’élection présidentielle de décembre 2009.

LA CARRIERE PRESIDENTIELLE
- Sur le terrain politique : être candidat de la gauche aujourd’hui, qu’est-ce que c’est ?
Aujourd’hui le libéralisme est très à la mode, c’est-à-dire, être libéral de gauche et être libéral de droite, et peut-être qu’en certaines occasions les libéraux se rencontrent et se confondent. Mais je crois qu’à chaque moment particulier le fait d’être de gauche se reconfigure. Ceci n’est pas établi une fois pour toutes, car ce serait comme détenir un titre de gauche. Mais il s’agit de comment on se conduit dans les faits, car parfois ça n’a rien à voir avec la gauche.
Ici au Chili, aujourd’hui, être de gauche c’est avoir une position très claire face à la démocratie, en terminer avec l’exclusion, changer la Constitution, lutter pour les droits des travailleurs, pour la récupération de nos richesses basiques et pour des principes élémentaires d’équité qui ont à voir avec une éducation gratuite et de qualité pour tous, la santé, un logement, des retraites dignes. Ceci a à voir avec la gauche, s’oppose profondément au néolibéralisme dominant, globalisé, qui est tout le contraire, bien qu’il y en ait certains qui ont essayé de nous confondre en disant que le néolibéralisme, c’est la même chose que la démocratie, alors que ce sont des réalités absolument différentes.
La catégorie de gauche est historique, change. D’après Einstein, tout était relatif, et c’était vrai seulement jusqu’à que ce que ça change. C'est-à-dire que les vérités absolues n’existent pas, ce qui est permanent ce sont les principes de gauche, qui sont de profonds principes idéologiques.
Lorsque quelqu’un renonce aux principes théoriques de gauche, comme le marxisme, ou à des concepts qui viennent de la révolution française, principes qui ont régi des positions progressistes, démocratiques…, ce quelqu’un renonce à ceci parce qu’il a changé de trottoir et ne va pas être très d’accord avec le fait qu’au Chili on change la Constitution, ou qu’on en termine avec les inégalités, car il est de l’autre bord. Parce qu’il est partisan d’une autre forme de société, une société d’exploités et d’exploiteurs.
- Quelle est votre analyse devant la possibilité que le secteur progressiste arrive à l’élection avec deux candidats ?
C’aurait été mieux s’il n’y avait eu qu’un seul candidat. Devant ce fait, je peux dire que nous avons fait tous les efforts, nous avons invité tout le monde à l’assemblée nationale d’élaboration du programme et il y a eu une élection démocratique. Certains ont essayé de minimiser l’importance des assemblées communales et sectorielles, mais il y a des gens à travers tout le pays qui sont très satisfaits d’avoir finalement pu participer et discuter d’un programme.
Nous avons été disposés aussi à faire des pactes parlementaires, c’est-à-dire construire une plateforme unique avec des parlementaires, alors ce n’est pas que nous refusons de chercher une candidature unique. Ce qu’il faut voir, c’est si c’est faisable car, par exemple, Navarro a déclaré à la presse qu’il est disposé à une candidature unique, mais lorsque nous sommes arrivés pour parler avec lui, ce n’est pas ce qu’il a dit à la presse, il y a d’autres choses derrière.
Il tarde à répondre, les possibilités commencent à se fermer car les places pour les candidatures parlementaires sont en train d’être occupées par la Concertation et c’est avec eux qu’on devrait faire un accord électoral et le Movimiento Amplio Social (MAS) pourrait s’y incorporer. Je crois que pour cela il y aurait encore des possibilités, mais qu’elles se réduisent chaque jour un peu plus.
Mais ce que je n’aime pas, c’est qu’après paraisse une déclaration du candidat du MAS qui dit que, s’il n’y a pas d’accord, alors ils vont présenter des candidats dans les circonscriptions où nous sommes en train de parier pour en finir avec l’exclusion. Je n’aime pas négocier de cette façon, où à chaque instant on nous menace de ceci ou cela. Ce que j’aime, c’est négocier en accord avec les idées politiques que nous avons, et on suppose qu’ici nous sommes entre candidats de gauche qui partagent certains principes qu’il faut respecter.
Ce que j’ai dit aussi à propos des principes, c’est qu’il est possible d’arriver à des accords et d’y arriver proprement, et non pas dans un climat de suspicion ou sous la menace. Mais notre intention y est.

- Pourquoi le Juntos Podemos Mas aurait-il plus de droits à conduire une liste ou au moins quelques candidats au Parlement ? N’y aurait-il pas là une certaine prétention à exercer une sorte d’hégémonie ?
Je crois que Navarro a le droit de conduire une liste parlementaire, ceci est indubitable, personne ne lui enlève ce droit. Ce que je dis, c’est que nous sommes devant l’opportunité historique, unique (et je ne sais pas si elle pourra se répéter) qu’avec un pacte électoral nous pourrions en finir avec l’exclusion qui s’est fondamentalement concrétisée par rapport au Parti Communiste (PCCh).
Car, il faut abandonner les racontars : celui qui a été absent du parlement pendant 36 ans, c’est le PCCh qui, en plus, a eu suffisamment de voix pour avoir des représentants et n’a pas d’élus. Par rapport à la supposée hégémonie du Parti, on nous a toujours accusés d’être hégémoniques et je ne vois pas quelle est l’hégémonie du PC si nous avons toujours eu la générosité d’inviter, de proposer des candidats qui ne sont pas issus de nos rangs.
Par ailleurs, nous avons le droit d’être présents, car si quelqu’un croit que, en terminer avec la prétendue hégémonie équivaut à en finir avec les communistes, il se trompe. Chaque parti possède ce qu’il possède et c’est sur la base de cette réalité qu’on doit discuter.
- Pourquoi soutenez-vous qu’Arrate est celui qui a le meilleur droit à être le candidat unique de la gauche ?
Bon, parce qu’Arrate a participé à tout le processus démocratique, qu’il s’est montré disposé à se soumettre à ce processus, qu’il a participé à la discussion du programme, qu’il est en train de se positionner très bien. Je ne suis pas surpris du grand appui qu’il a reçu dans les secteurs de la culture, parmi les secteurs des jeunes; c’est lui qui a le plus de dirigeants étudiants et syndicaux en sa faveur. Pour ne pas parler du monde syndical… Je crois que c’est une candidature beaucoup mieux positionnée, et peu à peu sa figure a surgi à travers le pays et il explique le programme alternatif de gauche avec beaucoup de force et de clarté. Alors, pour tout cela, je crois qu’il doit être le candidat ; je crois qu’il est beaucoup mieux placé qu’Alejandro Navarro.
- Il faudrait avoir une proposition de mécanisme pour élire le candidat unique de la gauche? Et ce serait lequel ?
Je crois qu’à ce moment de la campagne, il est trop tard pour le chercher. Quel mécanisme ? Nous allons nous soumettre aux sondages que fait, par exemple, la CEP, qui n’invite pas les candidats de gauche à un débat national ? C'est-à-dire, que les résultats de l’enquête sont déjà conditionnés. Ceci est impossible. Les sondages que nous, nous faisons ? Bon, là chacun pourra effectuer son enquête et obtiendra des résultats favorables. Alors ce qui reste, c’est un accord politique et je crois qu’un accord politique passe par l’accord parlementaire, mais je crois que de toute évidence, comme le disent la presse, tout le monde, le mieux placé des candidats est Arrate. Et en disant cela je ne méprise pas Alejandro Navarro, l’effort qu’il a fait, et je crois que ce serait un grand geste s’il se décidait à appuyer Arrate et s’il cherchait un accord de la gauche.
- Comment voyez-vous l’articulation entre la campagne présidentielle et les élections parlementaires?
Je crois qu’Arrate est le grand candidat national de JP et de la gauche. Là où nous n’avons pas de candidats au parlement, il y a le candidat présidentiel qui est Jorge Arrate, et qu’il faut appuyer de toutes nos forces.
Je dis, dans la circonscription où je suis candidat, que mon candidat est Jorge Arrate, ceci nous ne l’avons caché à personne. Lors de la signature de l’accord électoral, il y avait Frei et Arrate. Et s’il pouvait y avoir d’autres candidats présidentiels pour signer des accords contre l’exclusion, tant mieux. Ceci lui donne plus de solidité, pour cela je n’exclus aucun candidat à la présidence, dans la mesure où il serait prêt à en finir avec l’exclusion. Alors, c’est très clair : Arrate est totalement d’accord pour en finir avec l’exclusion et il travaille dans ce sens.
Je ne vois aucune contradiction entre les candidatures pour en finir avec l’exclusion et la candidature d’Arrate. Je crois plutôt que c’est un encouragement pour la gauche, pour le JP, pour le PCCh que je représente, d’avoir un candidat dans tout le pays et de faire campagne, car il s’agit de s’engager pour les idées, pour le programme qui nous concerne tous.
- La liste des candidats au parlement du JP est-elle incomplète ?
Je crois qu’elle est en discussion, car la possibilité de signer des accords avec le MAS retarde sa constitution. La Concertation également est en attente d’accords dans certaines circonscriptions.
Je ne suis pas très inquiet de cela, sans cesser d’être intéressé par le fait que nous pourrions avoir des candidats éligibles, mais nous allons être prêts pour cette campagne. Nous savons qu’il y a des circonscriptions où nous allons batailler pour avoir des candidats dans toutes les circonscriptions où il y aurait des accords, mais il est évident qu’ici nous devons souligner quel est notre objectif principal : rompre l’exclusion, élire des députés, travailler avec toutes nos forces et concentrer des efforts là où l’on peut être élu. C’est pour cela peut-être que le processus dans les autres circonscriptions où il y a moins des chances d’avoir des élus soit plus lent.
- Pouvez-vous nous dire d’avance ce qui va se passer après le 13 décembre?
Au premier tour, il est clair que notre candidat est Arrate. Par rapport au deuxième tour, nous n’avons rien décidé, nous allons nous décider après le premier tour. Nous n’avons d’engagement avec aucun candidat pour le deuxième tour, sauf si Arrate passe.
Nous avons dit que s’il y a des candidats au deuxième tour, que ces candidats se sont franchement engagés pour en finir avec l’exclusion, mais engagés de fait et que celle-là finisse réellement ce jour du 13 décembre, les électeurs de gauche s’inclineront sûrement pour ce candidat. Mais nous, a priori, n’avons aucun accord. Ce doit être très clair, car certains ont essayé de dire que nous avions déjà un engagement. Surtout on a spéculé sur un engagement avec Frei. Mais, non : nous n’avons aucun accord et ceci, Eduardo Frei lui-même le sait, avec qui nous avons discuté, cela nous l’avons dit franchement.
- Et quant à votre candidature de député pour la circonscription 28 et les autres candidatures prioritaires?
J’appelle à s’engager dans la circonscription 28 et dans les autres où nous avons des candidats, ceci est essentiel. Nous sommes tous pour en finir avec l’exclusion, mais si l’ensemble des forces démocratiques ne se mobilise pas, pour contribuer au triomphe, il sera très difficile de l’obtenir.
El Siglo — 18 août 2009

DES AMBITIONS QUI TUENT
Luis CASADO – 17/08/2009

Te souviens-tu de l’ambition de convertir le Chili en un pays bilingue? Le sujet fait d’énormes progrès, un de ces jours nous allons réussir à ce que des ministres et des parlementaires parlent couramment le castillan. Pour l’anglais, on verra plus tard, chaque chose en son temps.
Now. Andrés Velasco veut convertir l’heureuse copie du paradis (le Chili, NDT) en une plateforme financière internationale, en disputant à New York et à Londres la première place dans les affaires à la mode qui consiste à placer deux billets dans une boîte, un mâle et une femelle, je parle des billets, pour qu’ils se reproduisent sainement sans noyaux, l’économie réelle est destinée à tous les couillons, le monde développé vit des services financiers et vu que Pel O’Tillehue (appellation contrôlée du nom du Chili, NDT), va bientôt entrer dans l’OCDE…
Il est vrai qu’au moins pour cela l’anglais eût été utile: si nous tardons trop il va falloir passer directement au mandarin ou cantonais, en tout cas à une langue de la famille sinitique, Hàndyǔ ou Zhōngwén comme disent ceux qui savent.
Cet ambitieux projet connaît aussi quelques difficultés. Velasco ne réussit pas à faire que les banques que nous avons se concentrent sur l’occupation qui a consisté, dans le temps, à mettre de l’huile financière dans le moteur économique. La banque autochtone et la transnationale sont réticentes à distribuer plus de crédits : avec cette attitude elles se comportent comme la communauté financière yanqui, celle qui est ou a été en crise ou franchement en faillite. Pire encore, dans l’heureuse copie du paradis les banques continuent à demander des taux d’intérêt usurier, -y compris la Banque qui a appartenu à l’Etat-, sans pour autant répercuter sur les clients la réduction de taux opérée par la Banque Centrale.
A tel point que la Commission du Budget de la Chambre appuie des mesures pour augmenter la concurrence entre les banques. Alors ? Au paradis de la libre concurrence, dans ce paradigme du libre marché, le Parlement doit stimuler la concurrence. Ainsi, naturellement, les banques ne se concurrencent pas et adoptent des comportements de cartel exactement comme les pharmacies, c’est cela que veut dire cette initiative des députés.
Il y a quelques jours j’ai été victime en deux occasions, de la libre concurrence à la mode chilensis. Pour acheter un ordinateur j’ai consulté des prix dans trois chaînes de distribution, comme on dit dans le jargon local « pour acheter un laptop j’ai consulté le retail dans un shopping center », c’est en cela que nous avons progressé sur le thème du pays bilingue.
Tu ne vas pas me croire: l’équipement qui m’intéressait coûtait exactement 499.990 pesos aux Almacenes Paris, 499.990 pesos au Ripley et 499.990 à Falabella. Libre concurrence M. Velasco, libre concurrence MM. les députés. Pour payer l’ordinateur et autres choses nécessaires à la vie de tous les jours, j’ai envoyé l’ordre via Internet- à ma banque européenne de transférer quelques sous à Santiago. Sans faire de queue, sans que personne ne me demande le RUT (numéro identifiant unique NDT), ou signatures, ou pièce d’identité, ou échantillon d’ADN.
Cet argent est arrivé rapidement à Santiago, dans un repaire de voleurs comme j’ai pu le vérifier lorsque j’ai tenté de le récupérer. La Banque Chile m’a donné copie du document de transfert dans lequel j’ai constaté que ma banque européenne m’a demandé 24 euros pour le service, c'est-à-dire 18.240 pesos TVA incluse.
Pour sa part la Banque Chile m’a demandé une commission de 92.718 pesos à laquelle se sont ajoutés 17.616 pesos de TVA, c’est-à-dire un total de 110.334 pesos et elle n’a rien eu à faire. Le sujet ne s’arrête pas là. La Banque Chile peut convertir les euros en pesos, mais à un taux ridicule, si bien que le mieux était de récupérer l’argent en liquide et d’aller l’échanger en monnaie locale ailleurs.
Pour ce “service” la Banque Chile m’a fait payer une autre commission, appelée « Commission de manœuvre de l’effectif » de 64.576 pesos, à laquelle viennent se rajouter 11.699 pesos de TVA, c’est-à-dire un total de 73.275 pesos. Une transaction financière banale qui n’a mis que quelques secondes m’a coûté un total de 183.609 pesos, sans que la Banque Chile n’ait pris le moindre risque, ni effectué un travail significatif.
Plateforme financière internationale, M. Velasco ? Augmenter la concurrence MM. les députés?
Le citoyen moyen résume ses ambitions en une seule: qu’ils ne continuent pas à nous voler impunément sous prétexte de libre concurrence et de libre marché.

Il y a des ambitions qui tuent…


VENTS DE GUERRE
Le président du Venezuela, Hugo Chávez, a averti dans les sessions de l’Unasur que la région affronte le risque d’une « guerre » et a soutenu qu’une agression de la Colombie contre le territoire vénézuélien “aura une réponse militaire”: “Le gouvernement de Colombie aujourd’hui défend la thèse de l’attaque préventive. Le Venezuela se trouve sur la liste et des vents de guerre commencent à souffler. L’annonce de l’installation des bases en territoire colombien peut se transformer en une tragédie et j’accomplis mon obligation d’alerter. Il s’agit d’une situation très grave, nous ne voulons pas une guerre, j’espère que l’on pourra parler de ceci dans une réunion où il y aurait moins de personnes ».


De son côté, le dirigeant équatorien, Rafael Correa, a considéré que peut être convoquée une réunion spéciale des présidents pour analyser ce sujet, idée qui fut appuyée par la présidente argentine, Cristina Fernández, qui a considéré “inacceptable” la situation. Il y a des « facteurs endogènes et exogènes” qui sont “en train de créer une situation de belligérance” dans la région, a déclaré Fernández, et estimé nécessaire d’inviter à cette rencontre le président de la Colombie, Álvaro Uribe.

SOMMET A BARILOCHE (ARGENTINE)
Les présidents de l’Unasur ont réaffirmé leur engagement d’empêcher « des ingérences dans la souveraineté des peuples latino-américains », et ont manifesté leur souhait de renforcer la région en tant que zone de paix, élément fondamental pour réussir le développement et la préservation des ressources naturelles.
Ils ont aussi affirmé leur disposition pour la solution négociée des conflits, en rejetant le recours à la force en promouvant le dialogue et le consensus en matière de défense à travers la coopération, la confiance et la transparence.
Les participants se sont engagés à donner des instructions à leurs ministères des affaires étrangères et de la défense pour célébrer une réunion extraordinaire en septembre 2009 afin de mettre en place des mesures de promotion de la confiance et la sécurité, y compris des mesures de garantie, applicables aux accords avec des pays étrangers à la région, à la lutte contre le trafic des drogues et le terrorisme.
La plupart des pays ont demandé à connaitre les termes de l’accord de coopération militaire signé entre les USA et la Colombie.

UNION DES NATIONS SUD-AMERICAINES (UNASUR): DES BASES MILITAIRES EN COLOMBIE
El Siglo, 18 août 2009 et 4 septembre 2009




La réunion de l’Unasur a coïncidé avec la cérémonie dans laquelle Rafael Correa commençait un nouveau mandat de président de son pays, et a permis en plus la relève à la présidence temporaire de l’organisme,
dans lequel la dirigeante chilienne, Michelle Bachelet, avait terminé son mandat et en a octroyé la charge au président équatorien.

Le sommet de l’Unasur à Quito, dans lequel le président Rafael Correa a accédé à la présidence de l’organisme, a donné son accord à une réunion présidentielle à Buenos Aires, à une date encore non déterminée, pour se prononcer sur les bases américaines.
Bien que l’inquiétude régionale sur la gravité de la présence de sept bases militaires nord-américaines en Colombie a été partagée presqu’unanimement par les pays participants, le sujet ne fut pas inclus dans la déclaration finale du rendez-vous de l’Union des Nations Sud-américaines, Unasur, qui a eu lieu à Quito le mardi 18 août.

Les présidents se sont mis d’accord, par contre, pour procéder à une rencontre de haut niveau à Buenos Aires, où sera analysée la situation et on tentera un consensus, à travers le dialogue et la négociation, qui satisfasse toutes les parties.
La situation du Honduras, où le gouvernement putchiste continue de poser des obstacles au retour du président constitutionnel Manuel Zelaya, tandis que se poursuit la répression contre le peuple hondurien, fut une autre préoccupation des représentants des pays de la région, réunis dans la capitale équatorienne.


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L’OFFENSIVE YANQUI EN HONDURAS






Le 28 août, cela faisait deux mois que s’était produit le coup d’Etat au Honduras : deux mois aussi que le courageux peuple hondurien entrait en résistance contre le régime de fait.
Et il est préoccupant que la situation commence à se refroidir internationalement ; que la pression sur le « gorillisme » diminue. Aujourd’hui nous savons que le coup de griffe fut exécuté en connivence avec la base militaire de Palmerola : sinon, comment expliquer que l’avion qui amenait le président Zelaya ait atterri d’abord dans l’enclave yanki ?
Ce qui est arrivé au Honduras fut un premier essai dans une escalade militaire de l’empire dont la continuité s’incrémente et se fortifie avec les nouvelles bases militaires yankis en territoire colombien.
Nous devons continuer à faire l’impossible pour que le peuple hondurien récupère son sentier démocratique. Deux mois se sont écoulés où le Honduras s’est enfoncé dans les ténèbres du gorillisme, bien que la volonté de lutte populaire dans les rues et les champs n’ait pas faibli.
Ce sont deux mois de leçons: une, le pouvoir insolemment interventionniste d’importants secteurs yankis obstinés à tordre les destins d’un peuple ; et l’autre l’impuissance des organismes internationaux pour faire appliquer leurs propres décisions. C’est un très mauvais signe pour le reste du continent, qui risque de voir l’opprobre et l’injustice convertis en pain de tous les jours.
Dans un texte récent intitulé “Le Honduras et l’occupation militaire du continent (2009)”, la remarquable intellectuelle mexicaine Ana Esther Ceceña dit :
« S’il est vrai que le Honduras montre clairement les limites de la démocratie à l’intérieur du capitalisme, au-delà du Honduras, le projet d’installation de nouvelles bases en Colombie et l’immunité des troupes des Etats Unis sur le sol colombien, pourrait convertir ce pays dans sa totalité en une location de l’armée américaine qui met en péril la capacité souveraine d’autodétermination des peuples et des pays de la région. »
« Les actions de cette enclave militaire en Amérique du Sud seront dirigées vers les états ennemis ou défaillants, qui, en accord avec les nouvelles normes des Etats Unis, peuvent être historiquement en défaillance ou devenir, quasi instantanément, des états en défaillance « par collapse ». N’importe quelle contingence peut convertir un pays en un état en défaillance et, par conséquent, le rendre susceptible d’être la cible d’une intervention. »
Il n’y a rien à jeter dans ces paroles : il n’y a pas la moindre exagération quant à la situation de risque, et de risque imminent, dans lequel se trouvent tous les pays de la région et, en particulier, les voisins de la Colombie. Tous nous sommes susceptibles de subir une intervention militaire si nous ne dansons pas au rythme de l’empire.
Hugo Chávez




BREVES
La candidature de Jorge Arrate est la seule à bénéficier de collectifs d’appui dans tout le pays. Par ailleurs, elle compte aussi sur des collectifs sectoriels. Il existe des collectifs de travailleurs, d’étudiants qui comprennent sept présidents de fédérations d’universitaires des artistes et des intellectuels, plus de 250 membres, dont plusieurs prix nationaux. Le collectif des femmes pour Jorge Arrate vient de se constituer la semaine dernière, avec la présence de dirigeant (e) s de plusieurs domaines, social, droits de l’homme, professionnels, etc. Finalement il compte aussi avec l’appui de nombreuses organisations sociales et indépendantes qui travaillent pour élargir le sillon de la gauche. Après décembre, il y aura une nouvelle donne au Chili.
Le directeur du journal El Siglo, Francisco Herreros, a reçu, en août 2009, des menaces de mort, suite à la publication de documents filtrés de la CIA qui compromettaient des policiers dans des violations de Droits de l’Homme pendant la dictature. Le message de menace, qui s’adresse aussi à sa famille, est signé d’un « Collectif de Vengeurs » (Comando de vengadores), qui affirment être très nombreux dans leur « famille » et très professionnels dans leur domaine. Les fascistes sont toujours là…
Le fils de l’ex-directeur de la police politique (DINA) de Pinochet, Manuel Contreras Valdebenito, a menacé de mort le général-en-chef de l’Armée chilienne s’il n’honorait pas son père comme il se doit au moment de sa mort. Rappelons que Contreras Valdebenito a déjà tué, lors d’une rixe pendant une réunion sociale, un officier chilien, membre lui aussi de la police politique, et époux de la chanteuse Gloria Benavides. Il a donc déjà prouvé qu’il est capable de mettre ses menaces à exécution. A suivre.

La publication The Independent annonce, au mois d’août 2009, que l’ancien dictateur A. Pinochet, mort en décembre 2006, avait aussi des comptes secrets au Royaume Uni, et que sa fortune atteignait les 1.500 millions de dollars. La nouvelle a causé des remous au Chili, surtout parce que le journal anglais assure que Pinochet a amassé son pactole en grande partie grâce aux trafics de drogue et d’armes. Il fallait se faire payer ses services…

Nous remercions à tous les collaborateurs : Constanza Fuentes, Angélica Villalon, Nadine Briatte,
Luis Casado, Edicto Garay, J.C. Cartagena, Manuel Jarpa, Néstor Vega

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